Pour 2023, l’espoir comme boussole !

par | Jan 6, 2023 | Développement durable, Ecologie, Energie renouvelable | 0 commentaires

« Ne baisse pas les bras, tu risquerais de le faire deux secondes avant le miracle »

Proverbe arabe.

Quels vœux formuler au seuil de cette nouvelle année ? Le début d’hiver particulièrement doux en ce mois de janvier 2023 a nourri les commentaires les plus pessimistes, et agi comme une piqûre de rappel des pires prévisions du GIEC. Loin de nous réjouir du répit apporté par une météo clémente et de l’éloignement des risques de pénurie d’électricité, une partie des discours a vu dans les anomalies des températures un signe de la catastrophe imminente. Comment ne pas être paralysé par l’ampleur des enjeux en ce début d’année ?

Les représentations du changement climatique dans la presse, les médias et les réseaux sociaux sont largement dystopiques. Le scénario catastrophe fait consensus au risque de paralyser/ parasiter toute réflexion sur les moyens d’éviter le naufrage. Tels des lapins hypnotisés par les phares d’une voiture, nous ne savons plus où/comment avancer. La certitude du pire peut créer l’immobilisme ou le désintérêt : autant danser jusqu’au bout sur le pont du Titanic…

Pourtant, dans ce premier billet pour 2023, je veux mettre l’accent sur l’espoir. Alors que tout est fait pour que nous n’ayons d’yeux que sur une prévisible catastrophe planétaire, celle-ci n’est pas encore réalisée, et nous avons besoin de pouvoir agir, pour infléchir la tendance. Mobilizing Hope est le titre d’un essai paru récemment aux presses d’Oxford, écrit par le philosophe et éthicien Darrel Moellendorf, qui nous offre en la matière une ouverture bienvenue. Professeur à l’université Goethe de Francfort, l’auteur travaille depuis quinze ans sur le changement climatique et la justice du climat, en se focalisant sur les injustices liées au climat.

Darrel Moellendorf incite à se concentrer sur la partie positive du problème, plutôt que de remuer le fer dans la plaie d’un diagnostic largement partagé. Oui, la crise approche, et la probabilité de rester en dessous des 2 degrés fait de plus en plus figure de vœu pieux. Mais pourquoi ne pas essayer d’envisager que le pire n’est jamais certain ? Après tout, les modélisations de changement climatique, ne sont pas des prédictions certaines. Comme tous modèles, ils présentent des failles et des incertitudes. Ils sont basés sur de nombreuses hypothèses , dont certaines ne se réaliseront pas.

Et si on partait de ce qui va, plutôt que de ce qui ne va pas ? De ce résidu de bonnes nouvelles? La nécessité de décarboner l’économie est désormais largement partagée. Les différentes COP, sur le climat et la biodiversité de cette année l’ont montré, la question de la nécessité de lutter contre le dérèglement climatique fait désormais consensus et un certain nombre de pays est prêt à s’engager. La question du comment n’est pas totalement résolue, mais les mobilisations continues des opinions publiques contribuent à contraindre leurs gouvernements à dépasser les simples intentions.

Les solutions techniques d’énergie renouvelable sont de plus en plus abordables et leur mise en place ouvrent de nouvelles possibilités. Le plan Biden d’investissement sur le climat, promulgué en août dernier, marque une avancée de la part du pays ayant une des plus importantes contributions aux émissions de gaz à effet de serre de la planète, et pourrait aider à passer un cap technologique, que ce soit en matière de transition énergétique, ou en matière de géo-ingénieurie pour capter le carbone ou aider à limiter le rayonnement solaire. La Chine, plus gros contributeur des émissions de GES a quant à elle, commencé sa transition énergétique, est en pointe sur le photovoltaïque installé et projette de se passer de charbon à partir de 2050.

Les esprits chagrins argueront que c’est trop peu, trop tard. Mais, remarque Moellendorf un coup de frein brusque sur un modèle économique dopé à la croissance depuis la fin de la seconde guerre mondiale risque également de faire beaucoup de dégâts, notamment chez les populations les plus vulnérables. Et aussi importante que la lutte contre le réchauffement climatique, est l’atténuation des inégalités accélérées par ledit réchauffement. Les populations les plus affectées par le changement climatique sont souvent très éloignées des pays les plus émetteurs historiquement de gaz à effet de serre. Le Pakistan et le Bangladesh sont respectivement, 113 ème et 126 ème, dans le classement des pays en fonction de leur émission de GES par habitant. Ils sont également aux premières loges pour ce qui est de l’exposition aux catastrophes attribuables au changement climatique.

Ce dont nous avons besoin, c’est d’une nouvelle utopie. Une utopie qui permette de limiter les dégâts et d’enclencher un changement de modèle. Nous devons collectivement, travailler à une nouvelle définition à ce que veut dire « habiter la terre » plus respectueusement, et solidairement avec ses habitants les plus fragiles, humains et non-humains. Nous devons nous mobiliser pour contraindre nos gouvernants à prendre des mesures qui vont dans le sens :

  • De respecter l’objectif global de ne plus épuiser notre planète
  • De viser la décroissance à terme
  • Tout en maintenant un objectif de justice.

Chez RLDH, notre utopie, notre inspiration, depuis plus de deux ans, c’est celle du désert. Le désert, où qu’il soit, comme recentrement sur l’essentiel, la frugalité, la sobriété, le partage… ou comme laboratoire de ce que pourrait être une occupation respectueuse de notre planète.

Courage, espérons!

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